Paris et sa région bénéficient globalement d'une offre de soins obstétricaux très importante, mais la mortalité maternelle y est plus élevée depuis plusieurs années. Notre étude vise à décrire la situation à un niveau infra régional, car de fortes disparités existent entre les territoires concernant les caractéristiques individuelles des femmes et les spécificités de l'offre de soins. Deux bases de données permanentes ont été utilisées. Les taux de mortalité maternelle et les taux d'admission en unités de soins intensifs-réanimation ont été comparés dans les huit territoires d'Ile-de-France, en distinguant le lieu de résidence des femmes et le lieu d'hospitalisation. L'étude confirme, premièrement, la sur morbidité maternelle sévère dans la région la plus riche de France, deuxièmement, montre que l'âge à la maternité plus élevé que la moyenne française et la proportion plus grande des femmes de nationalités subsahariennes sont associés à ce sur risque, troisièmement, met en lumière les grandes disparités de la densité des services de soins et, enfin, soulève la question des inégalités des territoires entre les besoins des femmes et l'offre de soins qui leur est aisément accessible.

Directeur de recherche émérite, démographe et épidémiologiste à l'INSERM. Responsable de l'Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles, a développé l'épidémiologie des hémorragies obstétricales et des soins intensifs des femmes enceintes. Elle a été chef de projets de l'Union Européenne sur la mortalité et la morbidité maternelle.