Le Mont Cameroun demeure à nos jours le seul volcan actif de la Ligne Volcanique du Cameroun. Bien qu'étant un horst, il reste très peu évolué et s'apparente plutôt à un volcanisme de graben. Situé à cheval entre la lithosphère océanique atlantique et la lithosphère continentale, son important volume contraste sa jeunesse. La série du Mont Cameroun reste très peu évoluée et se limite aux mugéarites. Les enclaves mafiques dans les basanites sont des dunites, wehrlites et clinopyroxénites. L'exploitation de nombreux géothermobaromètres et oxybaromètres met en évidence une baisse progressive de la température et de la pression au fur et à mesure de la différenciation et situe la chambre magmatique à l'interface croûte-manteau pour les termes basiques et à l'intérieur de la croûte pour les plus évolués. Les datations K/Ar mettent en évidence une phase plus ancienne (Miocène) et une plus récente d'âge Piacenzien (2.83±0.11Ma). La présence du grenat et les fortes valeurs des rapports 3He/4He indiquent une source profonde (=60km). Les valeurs des rapports isotopiques 206Pb/204Pb; 208Pb/204Pb; 87Sr/86Sr et 143Nd/144Nd confèrent au Mont Cameroun la plus forte signature HIMU de la ligne.

Docteur en pétrologie et géochimie, a étudié à l'Université de Yaoundé I, de Paris-Sud (Orsay) et à l'Université d'Ottawa, ordre des enseignants de l'Ontario et du Québec (Canada), Vice-Président de l'association Yémba-Canada.